Le business de la recherche d’emploi (2)

Décidément, le filon est bon. Et maintenant, les radios l’investissent.

RTL et RMC s’y mettent. Où comment le recrutement sert de prétexte à la publicité : publicité gratuite pour l’entreprise, qui voit son nom annoncé à l’antenne et/ou sur le site de la radio, et publicité pour la radio qui dope les visites de son site Internet ; elle peut donc ainsi vendre plus de pub sur celui-ci, sans parler de la pub ciblée à l’antenne :

- Temporis pour RMC, qui ne recrute pas grand monde dans ses agences,

- et Keljob sur RTL, qui est obligé de reprendre des annonces parues dans la presse pour pouvoir gonfler le nombre d’offres d’emplois visibles sur son site.

D’ailleurs, les radios confirment, involontairement (faute de véritables journalistes, sans doute), certains problèmes de la recherche d’emploi. Sur RMC par exemple, on a la franchise de dire que sur un peu plus de 3000 annonces, 2500 ont été pourvues. Soit une belle proportion de 17% d’annonces bidons, et ceci, non pas retranché derrière un site Internet ou un papier quelconque, mais bel et bien en direct à la radio. Quand à RTL, aucun semblant de suivi n’est réalisé.

Tous les coups sont donc permis, le recrutement (comme d’ailleurs beaucoup de domaines afférents au monde de l’entreprise) étant une jungle.

Comments

[Jean-Marie Blanc]

Bonjour
Je ne voudrais pas laisser l'impression que je défends les pratiques douteuses de certaines entreprises. Il suffit d'ailleurs de lire mon blog pour s'en convaincre.
En revanche je trouve que vos arguments sont fallacieux. Il y a des amalgames, des affirmations sans preuves, des généralisations, etc. Ça ne sert pas votre cause; des raisonnements plus rigoureux
seraient certes moins démonstratifs, mais donneraient plus de poids à votre position, qui est intéressante. Et touchante, en plus.

Au risque de ruiner ma réputation auprès de vous et aussi auprès des entreprises, je vous le redis : Près de 30 ans de pratique me font dire que les offres "bidons" sont des cauchemars de candidats
mais restent des pratiques très exceptionnelles. Par exemple il y a quelques années lorsqu'on voulait recruter un candidat précis, connu mais habitant un pays "tiers" il fallait (je ne sais pas si
c'est toujours la cas) avoir fait la preuve qu'on ne le trouvait pas en France. Alors on passsait une annonce à l'Anpe, en priant le ciel pour qu'ils ne trouvent personne. -> Rarissime et en
tous cas pas dans la presse.
J'oubliais un cas de figure, c'est vrai : les société d'ingénierie et les SSII (informatique) qui se trouvent avoir des marchés possibles s'ils ont les ingénieurs. Ils passent des offres sans avoir
les marchés, parce qu'ils sont quasi certains de placer les ingénieurs en question.
En revanche, je, nous, constatons les pratiques les plus sottes, les plus injustes et les moins efficaces, au fond, de la part des recruteurs. On ne peut pas généraliser mais je suis d'accord, ça
existe et il est difficile de les faire évoluer, parce qu'en plus il y a une grande arrogance de la part des personnes en question.
Une réflexion par ailleurs : Vous me paraissez tellement hostile au monde des entreprises que je me demande comment cela ne transparait pas dans vos propos en recrutement. C'est compliqué pour ne
pas dire impossible d'être en même temps dedans et dehors.

Mais en premier lieu vous exprimez les sentiments de ceux à qui l'accès au premier emploi et donc au statut d'adulte est refusé, avec les galères économiques que ça entraîne. Je respecte ça et si
vous lisez ce que j'écris vous savez que je n'y suis pas indifférent. Bonne journée.

[bac-plus-cinq-et-galere]

Pourtant quand on lit l'APEC, c'est l'impression, pardon, la certitude que l'on a. L'APEC est très partiale et défend bec et ongles les entreprises, quoique celles-ci fassent.


Vous trouvez mes arguments non recevables : c'est votre position.


Les offres bidons sont des cauchemars de candidats? Comme tout ce qui attrait au monde de l'entreprise : ce n'est jamais sa faute. Et après, on s'étonne de ce qui arrive : crises sociales, crises
économiques, crises écologiques, etc...


Par ailleurs, une correction : je ne suis pas hostile au monde des entreprises. Je suis hostile à un comportement : celui du mensonge.


 

[Jean-Marie Blanc]

Bonjour
Qu'une annonce publiée ne donne finalement pas lieu à un recrutement ne fait pas de cette annonce une annonce "bidon", voyons.
Il se peut que l'entreprise ne trouve pas qui elle cherche. C'est souvent par un excès de méfiance, ou de rigidité par rapport au profil imaginé. Les recruteurs ne brillent ni par l'imagination ni
par la souplesse ou l'adaptation.
C'est peut-être que parmi les candidats c'est celui qui se présentait en interne qui a été recruté. Examiner en même temps les candidatures internes et extérieur, par contre, me paraît être une
pratique équitable et efficace. Mais du coup ça peut être une annonce pour rien.
Il se peut que pendant le processus de recrutement, la situation économique de la boîte ou un décret venu de la DG (pas forcement en France) l'oblige à annuler cette embauche. Ca ne vous est jamais
arrivé d'annuler un achat prévu ? Ils ont peut-être tort, à moyen terme, mais ça ne les transforme pas en menteur.
Vous me donnez une idée de billet pour mon blog. C'est quoi, en fin de compte une annonce bidon ?

[bac-plus-cinq-et-galere]

Bonjour,


Je suis toujours abasourdi par la capacité de l'Association Pour L'emploi des Cadres à défendre de manière complètement aveugle les comportements des entreprises.


Bien sûr, il se peut qu'une entreprise ne trouve pas ce qu'elle cherche : le nombre de chômeurs ou de gens déclassés n'est pas assez important, le marché de l'emploi n'est jamais vraiment à leur
avantage, etc. Non, mais dites moi, c'est une blague?


Bien sûr que nous pouvons comprendre qu'un candidat interne peut être préféré, mais faut-il passer une annonce pour s'en rendre compte? Faut-il passer une annonce pour se rendre compte que
certains profils (du type "recherche polytechnicien, 20 ans d'expérience, au smic, ayant maximum 35 ans") sont impossibles à trouver ? Est ce que les situations économiques et les décrets tombent
comme ça, d'un coup, sans que personne n'ai pu les anticiper?


Une entreprise, ce n'est pas un enfant de coeur. Je vous rappelle qu'une entreprise ment :


à ses clients :


- entreprise : "nous délocalisons pour que nos clients puissent avoir des produits plus performants moins chers"


- traduction : notre propriétaire/patron nous demande d'accroitre sa rémunération, donc vous aurez des produits/services de mauvaise qualité (pour être poli) que vous paierez plus cher.


à ses fournisseurs :


- entreprise : "vous savez nos clients nous imposent une forte baisse des prix et notre entreprise/secteur d'activité se porte mal"


- traduction : notre propriétaire/patron nous demande d'accroitre sa rémunération donc nous vous demandons de supporter la moitié de l'effort


à ses salariés :


- entreprise : "nous ne pouvons pas embaucher, nous ne pouvons pas vous augmenter de 2K€, vous comprenez, vous touchez déjà 18, 20 ou 30 K€, c'est déjà important, et puis notre secteur ne va pas
forcément se développer dans les années à venir".


- traduction : nous allons augmenter très fortement la rémunération de l'équipe dirigeante et des propriétaires de l'entreprise, et comme vous êtes ignorant et/ou lâche, nous pouvons vous prendre
pour un imbécile à loisir.


aux états :


- entreprise : "nous payons beaucoup trop d'impôts"


- traduction : nous avons réussi à ne payer qu'une part minime de nos impôts par toute une série de montages fiscaux, mais nous aimerions aller encore plus loin dans la triche.


Les actions qui sont menées dans les entreprises sont rarement le fruit du hasard. Je ne vois pas pour quelles raisons le recrutement serait "tout beau tout propre" alors que beaucoup de ce qui
touche à l'entreprise respire le mensonge derrière une façade qui s'emploi à être présentable.


Tout cela, je ne cesse de vous le dire et vous le répète. A qui cette situation profite? Qui profite (encore une fois) du fait qu'une annonce ne donne pas lieu à un recrutement?